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Article 1 – Mission de l’Entreprise
L’industrie de la céramique, de même que le milieu artisanal à son échelle, est aujourd’hui très polluant en raison de ses modes de production, de fabrication et de cuisson, lesquels génèrent la consommation de ressources précieuses, d’eau, d’énergies fossiles, mais aussi une grande pollution dans l’eau, l’air et l’environnement.
En parallèle, les réglementations actuelles sur le sujet des matières destinées à être en contact alimentaire (MCDA) datent de 1984. Le problème c’est qu’entre temps, nombre d’études ont fait baisser les seuils de toxicité tolérés par l’organisme humain et en ont révélé beaucoup d’autres.
En tant que jeune céramiste, soucieuse de ses problématiques, j’ai souhaité autant que possible réduire mon impact écologique et sanitaire.
Cette Charte sera développée sur deux thématiques distinctes :
- l’engagement de mon entreprise quant au respect de l’environnement.
- l’engagement de mon entreprise quant à la sécurité des personnes.
Article 2 – Plans d’action et feuille de route – Charte environnementale
Au plan des matières premières :
- Sélection de pâtes céramiques produites en Europe : toute pâte céramique et terre utilisées à l’atelier sont issues de sols européens en périphérie limitée, savoir : France, Allemagne, Espagne.
- Sélection de matières premières fabriquées en Europe : les matières premières (feldspaths, kaolins, oxydes…) desquels sont fabriqués les émaux sont issus – autant que je puisse me renseigner des origines auprès des fournisseurs – de carrières et mines européennes (pour l’essentiel française et espagnole).
- Exclusion de matières premières dont les processus d’extraction et de production sont notoirement connus comme ayant un impact négatif sur l’environnement : filière du nickel (Nouvelle Calédonie), filière du cobalt (République Démocratique du Congo) …
- Développement de pièces décoratives avec la terre du jardin de l’atelier : une petite veine d’argile ayant été découverte à l’endroit même de la construction de l’atelier, celle-ci a été exploitée à toute petite échelle, traitée et filtrée à la main, sans machine. Cette terre, très belle, est à ce jour utilisée pour la fabrication d’un engobe vitreux et le tournage de pièces décoratives.
- Recherche & Développement pour l’intégration d’éléments naturels inertes locaux dans la production : utilisation de ressources d’ultra proximité pour la recherche de décor (utilisation de minerais et métaux glanés).
Au plan de la production :
- Production sans eau potable : la production des pièces est réalisée selon une méthode traditionnelle de tournage à la barbotine (terre diluée) et sans eau potable provenant des eaux publiques, de sorte que la consommation d’eau résultant de la fabrication des pièces est très restreinte (pour illustration : production de 25 pièces à l’aide d’un bol d’eau). A la fin d’une session de production, la barbotine de tournage est réincorporée dans la terre à recycler afin d’y récupérer les agents permettant de maintenir la plasticité de la terre.
- Raréfaction et optimisations des cuissons selon usage : l’atelier a investi dans deux fours selon l’usage requis, savoir :
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- Un grand four de marque Rohde T-ES d’une capacité de 250 Litres, à la puissance de 15 kW, branché en triphasé. Ce four permet d’enfourner une très grande quantité de pièces en une seule fois, afin d’éviter de multiplier les cuissons. La qualité de fabrication et l’isolation du four permet également de ne pas perdre d’énergie thermique.
- Un petit four de marque Nabertherm d’une capacité de 16 Litres, à la puissance de 2,6 kW, branché en monophasé. Ce four permet de procéder à de la recherche d’émaux, majoritairement faite avec des éprouvettes. Cela évite donc l’utilisation quasi à vide d’un grand four, tout en permettant de faire de la recherche.
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- Séchage naturel et optimisé des pièces : une fois produites, les pièces sont mises à sécher naturellement à l’air libre ou à côté d’un four en fonctionnement (chaleur radiante), sans utilisation de décapeur thermique ou bec bensen.
- Développement d’émaux stables et durables : les émaux revêtant les céramiques destinées à l’usage alimentaire produites par l’atelier, ainsi que les émaux mis à disposition des élèves sont spécialement conçus afin d’avoir une résistance chimique et mécanique forte. C’est à dire que les pièces sont conçues pour durer et résister à un usage domestique quotidien, à des chocs thermiques continus (eau chaude, micro-ondes, réfrigérateur) et à des attaques alcalines et acides répétées (lave-vaisselle, citron, théine…). Ces résistances étudiées permettent une grande durabilité des pièces.
Au plan logistique :
- Emballages et packaging éco-responsables : carton double cannelure en papier recyclé, particules de calage bio à base d’amidon de maïs et à partir de matières recyclées et recyclables se dissolvant dans l’eau, papier d’emballage en papier kraft, cartes de visites et flyers en papier recyclé et 100% recyclable.
- Recyclage des terres et pâtes céramiques en circuit fermé : l’ensemble des pâtes céramiques et terres composant l’atelier font l’objet d’un recyclage complet. C’est à dire qu’une fois la terre utilisée pour la production de pièces, les déchets de tournage/eaux de lavage des outils ou de l’atelier sont collectés dans des bacs de décantation, puis déposés sur des plaques de plâtre pour séchage, puis sont réintégrés dans le cycle de production. Aucune terre n’est rejetée dans les eaux publiques ou la nature.
- Recyclage des émaux en circuit fermé (rendus inertes par cuisson) : tous déchets provenant de la fabrication des émaux / session d’émaillage et nettoyage, sont traités en circuit fermé. C’est à dire que les déchets sont collectés dans des bacs de décantation, desquels l’eau pure est prélevée. Le reliquat est ensuite utilisé pour émailler les intérieurs non visibles de pièces non destinées à l’usage alimentaire (ex : vase) de sorte de ne gâcher aucun reste d’émail et de rendre inertes les matières par la cuisson. Aucune matière première n’est rejetée dans les eaux publiques ou la nature.
Article 3 – Plan d’action et feuille de route – Charte sanitaire
Au plan de la manipulation des matières premières (à l’état de poudres et poussières) :
- Exclusion des matières premières dont les processus d’extraction et de production sont notoirement connus comme ne respectant pas les droits humains à un travail décent et sécurisé : notamment filière du cobalt (République Démocratique du Congo).
- Bannissement catégorique à l’atelier de certaines matières premières : **plomb, cadmium, sélénium, baryum, cobalt, chrome exavalent (VI), antimoine, argent, béryllium, bismuth, borax, cérium, fer noir, molybdène, strontium, uranium, vanadium, cryolithe, lépidolite, spath fluor.
- Nettoyage systématique à l’eau des sols de l’atelier et des postes de travail : tout nettoyage se fait à l’eau, sans utiliser de balai, balayette ou aspirateur soulevant des poussières volatiles nocives pour la santé (notamment le risque de silicose) à l’aide d’éponges et de chiffons micro-fibres et serpillères. Cette eau sale, impropre à une réutilisation en production, fait l’objet d’une décantation. L’eau en surface sert à l’arrosage des plantes du jardin de l’atelier, tandis que les déchets de fond sont jetés dans la poubelle de déchets ménagers.
- EPI (Equipement de Protection Individuel) obligatoires pour tout utilisateur de l’atelier : les utilisateurs de l’atelier amènent leur propre équipement (masque FFP3, gants en nitrile épais, lunettes de sécurité) lors notamment des sessions d’émaillage et nettoyage des pièces.
- Session d’émaillage à l’air libre : les sessions d’émaillage des pièces, comprenant également leur nettoyage, se fait à l’air libre en complément du port des EPI, afin de garantir une parfaite ventilation.
- Ponçage proscrit des pièces : le ponçage des pièces est strictement interdit à l’atelier.
- Changement de vêtements de travail à chaque session en atelier : est requis auprès des utilisateurs de l’atelier un changement de vêtements de travail (tablier, combinaison) pour chaque session, ceci afin d’éviter que les poussières amassées ne s’éparpillent dans l’air au moindre mouvement.
- Contrôle régulier et recensement des fiches techniques (FT) et fiches de données de sécurité (FDS) des matières premières utilisées : chaque année, l’atelier recense auprès de ses fournisseurs les FT et FDS de l’ensemble des matières premières utilisées. Un contrôle est ainsi fait quant à l’origine (quand indiqué), le lieu de fabrication (quand indiqué), la composition chimique des matières premières et l’évaluation de leur dangerosité.
- Etiquetage systématique des matières premières selon Normes GHS (Global Harmonized System) / Normes CLP (échelle européenne) : étiquetage général de toute matière première selon les normes afin de garantir une parfaite lisibilité et compréhension des produits manipulés par les utilisateurs de l’atelier.
Au plan de la cuisson des matières premières (à l’état de gaz) :
- Exclusion de certains modes de cuissons pouvant produire des émanations nocives pour la santé :l’atelier exclue du cadre de son activité tout type de cuisson au sel, cuisson type raku, cuisson de matières organiques, cuisson au four à gaz.
- Rejet de certaines matières premières produisant à la cuisson des émanations très nocives pour la santé : notamment acide sulfurique, acide fluorhydrique, vitriol (ex : plomb, cadmium).
- Fours et matières premières dangereuses mis à l’isolement : les fours de l’atelier, ainsi que les matières premières, sous forme de poudres, se trouvent dans une structure distincte de l’atelier principal, avec un système de ventilation propre. Les utilisateurs du studio ne sont donc en aucun cas exposés aux émanations.
Au plan de la céramique cuite (à l’état solide, après cuisson d’émail) :
- Formation en “Surfaces Alimentaires” et “Santé, Prévention et Environnement” : afin de répondre au mieux à la problématique de l’alimentarité des pièces céramiques et la sécurité au sein de l’atelier, j’ai suivi plusieurs formations auprès d’un chimiste de profession (Eric SWANET), ainsi qu’auprès de Joëlle SWANET, céramiste, qui sensibilise ses élèves depuis des dizaines d’années sur la question.
- Usage exclusif d’émaux alimentaires développés et déposés par l’atelier : recherches, calculs molaires, tests de durabilité, vérification de la composition chimique … des mois de travail pour chaque émail, afin d’arriver à des formules en cohérence avec la politique sanitaire et environnementale de l’atelier.
- Tests d’analyses réalisés en laboratoire pour toute pièce destinée à être en contact avec des denrées alimentaires (réglementation MCDA) : tous les émaux revêtant des pièces destinées à être en contact avec les denrées alimentaires sont soumis à des tests en laboratoires d’analyses afin de répondre très strictement aux normes européennes sur les matériaux destinés à être en contact avec des denrées alimentaires en référence à la Directive 84/500/CEE & DGCCRF document MCDA n°2 (V°01-01/05/2016).
- Etude domestique prolongée (à l’échelle de l’atelier) sur les pièces destinées à être en contact avec des denrées alimentaires : ce type d’étude ne pouvant pas être réalisée en laboratoire (puisque n’accueillant seulement que les tests ponctuels), j’ai réalisé moi-même quelques tests pour mesurer la durabilité dans le temps des émaux que je développe. Soumission aux agents alcalins, mise au contact répétée à l’acide, réévaluation hebdomadaire de la couleur et de la texture de l’émail afin de déterminer son usure à l’usage et au temps.
Au plan général :
- Normes RE2020 pour l’atelier accueillant du public : la construction de l’atelier répond strictement aux nouvelles normes environnementales RE2020 dont les objectifs sont :
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- Sobriété énergétique et décarbonation de l’énergie ;
- Diminution de l’impact carbone ;
- Garantie de confort en cas de forte chaleur.
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- Mise en place d’un règlement d’atelier pour tout utilisateur du studio : chaque utilisateur signe un règlement reprenant les présentes règles et s’engage à les respecter.
- Formation en ergonomie : la majorité de mes élèves ayant des douleurs au dos, bras et épaules, j’ai pris le temps de suivre plusieurs stages en ergonomie, afin de répondre aux difficultés que posent les positions au tour, ou à la table de modelage.
Article 4 – Futurs projets
- Etude de la qualité de l’air au sein de l’atelier avec investissement d’un appareil de mesure et recensement des gestes à éviter générant de la poussière.
- Etude globale d’impact par évaluation de la trace carbone de l’atelier à partir de la première année du studio.
- Usage exclusif de pâte céramique produite localement en France par des sociétés françaises.