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Avoir mal au dos ne vous condamne pas d’office à ne pas pouvoir tourner.
On peut tourner sans provoquer de douleurs ou en ménageant notre corps, mais pour ça il faut adapter les gestes et les techniques.
Êtes-vous concerné ?
On est beaucoup à avoir des problèmes articulaires : les sportifs, les travailleurs manuels, la majorité de mes élèves qui ont plus de 40 ans, et parfois juste on est différent et on a de l’arthrose précoce provenant de gestes répétitifs ou d’une vieille blessure.
Moi même j’ai un début d’arthrose aux doigts – alors que j’ai 30 ans – car il m’est arrivé de tourner durant de longues journées d’hiver, à l’époque dans mon cabanon en bois, puis dans celui en tôle, avec une température ambiante de 6°C et une eau à 2°C, et forcément ça abîme un peu.
Qu’entend-on par "adapter les gestes" ?
Dans la plupart des vidéos que vous trouverez sur les réseaux ou dans les cours de tournage que vous suivrez, ce sont souvent les mêmes gestes qui reviennent. Des grands classiques !
Sauf que, selon les personnes, ces gestes vont nécessiter une flexibilité ou une posture avec laquelle on n’est parfois pas du tout à l’aise.
Pour exemple, j’ai fréquemment des élèves qui se mettent au tournage et qui me disent d’emblée avoir des problèmes de dos. J’en ai d’autres qui, pendant une démo, vont me dire ne pas se sentir confortable à l’idée d’utiliser leur poignet droit, de rapprocher leur pouce de leur paume pour ouvrir une pièce, ou encore de renverser leur poignet pour monter une paroi.
On évite de forcer !
L’idée au tournage, c’est d’y prendre du plaisir, pas de se faire mal. Il n’y a pas besoin de contracter, de gainer comme un forcené en arrêtant de respirer, ou de se crisper pour pouvoir tourner. Tout est une question de position et de précision, de manière générale : d’ergonomie.
Un bon geste, c’est un geste qui va utiliser le poids naturel de votre corps et la force centrifuge du tour pour arriver à votre objectif. Pas besoin de contracter comme si on était sur le point d’accoucher !
La clé : un prof qui sait s’adapter et qui analyse
Si vous avez mal quand vous tournez, ou que vous avez peur de vous faire mal, il faut en avertir votre professeur. C’est à lui qu’il revient de s’adapter et non pas à vous !
Pour chaque étape du tournage qui vous causerait une difficulté, votre prof’ doit pouvoir vous proposer un plan B, un plan C et voir un plan D. On trouve toujours des solutions, il n’y a pas de gestes absolus et universels au tournage. Il y a juste parfois des gestes plus faciles que d’autres, c’est vrai.
En pratique dans mon atelier
Si j’ai un élève qui a très mal au dos dès qu’il se penche en avant, je vais lui mettre un tour sur une table et il tournera debout. Si j’ai quelqu’un qui n’a aucune force dans les épaules et n’arrive pas à centrer, je vais surélever son siège pour qu’il utilise davantage le poids de son corps plutôt que de mobiliser ses épaules. Si un élève n’arrive pas à ouvrir une pièce en utilisant son pouce contre sa paume, alors je lui montrerai comment ouvrir en faisant une pince géante avec l’index de son autre main.
Gardez à l’esprit que le tournage peut être pratiqué par tout le monde. Ca ne dépend que de la qualité de l’enseignement reçu pour en faire un moment de plaisir.
Ecoutez votre corps et n’hésitez pas à faire remonter vos difficultés pour que votre professeur trouve une solution avec vous.
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