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Et si votre vaisselle influençait plus que votre décoration de table ?
Choisir une vaisselle saine et éthique, c’est protéger sa santé, soutenir l’artisanat local et faire un choix durable pour la planète. Ce guide vous donne toutes les clés pour comprendre les matériaux, les émaux, et faire un choix éclairé.
Depuis plusieurs années, on observe un retour au fait main, au local, à l’authentique. Le succès des céramiques artisanales en est un bel exemple. Mais derrière cette tendance se cache aussi une réalité plus complexe : tous les objets en céramique ne se valent pas, et certains émaux peuvent encore aujourd’hui libérer des substances toxiques dans nos aliments. Difficile de s’y retrouver pour le consommateur non averti.
C’est pour cela que j’ai eu envie d’écrire cet article. En tant que céramiste engagée dans une pratique éthique et sûre, je crois qu’il est essentiel de partager les clés pour choisir une vaisselle qui soit à la fois belle, durable, et sans danger. Un objet du quotidien peut (et doit !) être porteur de valeurs : respect de la santé, de l’environnement, et du travail bien fait.
Avant même de parler d’émaux, il faut comprendre de quoi est faite votre vaisselle. Car toutes les terres ne se comportent pas de la même manière : certaines sont poreuses, fragiles, d’autres sont plus denses, durables, résistantes à l’usage quotidien. Un bon choix de matériau, c’est déjà un premier pas vers une vaisselle saine.
La faïence est une terre claire, cuite à basse température. Elle a longtemps été utilisée pour la vaisselle populaire en Europe. Si elle permet des décors riches et colorés, elle présente un inconvénient majeur : sa porosité. Pour la rendre étanche, elle est systématiquement recouverte d’un émail… qui peut s’user plus vite, ou mal vieillir s’il n’est pas bien posé.
Pour une vaisselle du quotidien, la faïence est souvent trop fragile, surtout si elle est passée régulièrement au lave-vaisselle. Elle est cependant idéale pour les objets décoratifs ou un usage occasionnel.
Le grès, c’est la terre que je travaille et que je recommande chaleureusement. Cuit à haute température (entre 1220 °C et 1300 °C), il devient dense, vitrifié, et donc naturellement étanche, même sans émail. C’est une matière solide, qui résiste au temps, aux chocs thermiques, à la vie tout simplement.
Ce que j’aime dans le grès, c’est sa simplicité organique. Il évoque la terre, la main, le feu. Il n’a pas besoin d’en faire trop pour être beau. Il se suffit à lui-même — et il protège ce qu’il contient.
La porcelaine est souvent perçue comme noble, voire précieuse. Et c’est vrai : sa blancheur naturelle, sa finesse, sa translucidité en font une matière d’exception. Elle est aussi très résistante, à condition de ne pas être trop fine.
Mais attention : certaines porcelaines industrielles sont embellies à grand renfort de décorations, de dorures, d’émaux aux composants douteux. Il est donc toujours important de s’intéresser à leur provenance.
Pour moi, la beauté d’un émail ne vaut rien s’il met en danger celles et ceux qui l’utilisent. Un bon émail, c’est comme un bon plat : il doit nourrir sans nuire.
C’est pourquoi je travaille avec des recettes maison, testées, réfléchies, pour allier esthétique et sécurité.
Un émail est une couche vitrifiée obtenue par la fusion d’un mélange complexe : silice, fondants, colorants et stabilisants. Ce verre artificiel est rendu coloré ou texturé par l’ajout d’oxydes métalliques. S’il est bien conçu et bien cuit, l’émail est stable et sans danger. Mais dans le cas contraire, il peut libérer des substances dans les aliments, en particulier en présence de chaleur ou d’acidité.
On parle souvent du plomb et du cadmium, historiquement utilisés pour leur rendu brillant ou rouge intense. Mais ce ne sont pas les seuls éléments préoccupants.
D’après l’EFSA (Autorité Européenne de Sécurité des Aliments), 28 éléments chimiques sont considérés comme potentiellement dangereux lorsqu’ils migrent depuis les matériaux en contact avec les aliments. On y trouve notamment :
Ces éléments peuvent migrer en quantités infimes, mais sur le long terme et dans certaines conditions (usure, acides, chaleur), le risque devient cumulatif. Les tests de migration simulée montrent que même des émaux “conformes” peuvent, selon leur formulation et leur cuisson, libérer des éléments en dehors des seuils recommandés.
Si le sujet vous intéresse, je vous recommande d’aller voir le blog de Joëlle SWANET sur le sujet, qui fait un énorme travail de sensibilisation et de prévention.
Le site de l’INRS est également une vraie mine d’or pour recenser les effets des métaux lourds sur l’organisme.
Il ne suffit pas d’utiliser des oxydes “autorisés” pour garantir la sécurité alimentaire. Il faut que :
La sécurité d’un émail repose donc sur une connaissance chimique précise, et non sur une simple étiquette.
Pour aller plus loin sur les risques liés à certains composants d’émaux, je vous invite à lire cet article.
L’origine de la vaisselle compte. L’artisanat local garantit souvent une meilleure traçabilité, un rapport humain et une transparence sur la composition. Contrairement à la production industrielle, il s’inscrit dans une logique de durabilité, de qualité, et de respect des conditions de travail.
L’immense majorité de la vaisselle disponible dans le commerce est produite à grande échelle, dans des usines situées souvent à l’autre bout du monde. Ces pièces, bien que jolies en apparence, obéissent à des logiques de rendement, de standardisation et de réduction des coûts.
Cela signifie :
À l’opposé, la céramique artisanale propose une autre temporalité, une autre intention :
Fabriquer localement, avec des matières choisies avec soin, réduit l’empreinte carbone. Même si la cuisson de la céramique est énergivore, la durabilité d’une pièce bien faite compense largement cet investissement initial. Une assiette artisanale peut durer des décennies sans se déformer, s’écailler ou se fissurer.
Choisir une vaisselle artisanale, c’est aussi :
Maintenant que vous connaissez mieux les matériaux, les émaux et les enjeux éthiques, vous vous demandez peut-être : concrètement, comment faire les bons choix ? Voici quelques repères simples et accessibles pour vous guider vers une vaisselle belle, saine et durable.
N’ayez pas peur d’interroger les créateur·ices ! Un·e artisan·e engagé·e saura répondre avec transparence. Quelques exemples de questions à poser :
Un dialogue honnête est souvent le meilleur indicateur de confiance.
En savoir plus sur ma pratique et mes valeurs dans ma Charte environnementale et Sanitaire.
Chiner de la vaisselle ancienne peut sembler charmant… mais c’est aussi risqué. Beaucoup de pièces produites avant les années 2000, notamment à l’étranger, contiennent du plomb, du cadmium ou des oxydes instables.
À éviter :
Même la meilleure vaisselle a besoin d’un minimum d’attention pour durer longtemps :
Oui, une assiette artisanale coûte souvent plus cher qu’un lot industriel… mais elle :
Acheter moins, mais mieux, c’est aussi une manière d’honorer ce que l’on possède.

Choisir une vaisselle saine et artisanale, c’est s’inscrire dans une démarche de consommation responsable. C’est refuser l’opacité, la surproduction, et soutenir un savoir-faire ancré dans le vivant. Car chaque objet que l’on choisit peut devenir le reflet de nos valeurs, au quotidien.
Une bonne vaisselle, c’est comme un bon vêtement : elle doit être belle, confortable, respectueuse du corps et du monde. Chaque pièce que je crée est pensée pour durer, être utilisée, lavée, aimée. C’est ma façon à moi de prendre soin de celles et ceux qui les choisiront.
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